A quoi servent les assemblées générales de l’Organisation des Nations Unies pour les pays africains ?

Du 20 au 26 septembre s’est déroulée à New York, la 71e assemblée générale  de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Cette grande rencontre annuelle de la sécurité internationale a réuni une diversité de participants  parmi lesquels 193 chefs d’Etats et ministres des affaires étrangères, des dirigeants d’organisations non gouvernementales (ONG) des acteurs des mondes de la recherche, du cinéma… Si la question des droits des refugiés et migrants ainsi que la résolution de la crise en Syrie ont été les questions  à l’ordre du jour de cette 71e assemblée générale, plusieurs autres questions régionales ou bilatérales ont aussi été l’objet de rencontres durant cette assemblée. Pour le cas du continent africain, la question de la conflictualité dans le continent aura encore été l’objet d’intenses réunions. En effet, qu’elle soit la conséquence de rupture de l’ordre politique, ou émanant du terrorisme transfrontalier, la conflictualité en Afrique est celle qui demeure lors des rencontres annuelles de l’ONU. Plus de 50 années après les indépendances de la plupart des Etats du continent, l’existence  de cette question de la conflictualité en Afrique soulève des interrogations non seulement sur la capacité de l’Etat africain à se consolider, mais aussi de l’origine de l’incapacité de l’Organisation des Nations Unies, malgré la mobilisation de ressources variées, à régler cette question sur le continent. En effet les questions africaines, même sans être à l’ordre du jour des assemblées annuelles de l’organisation, sont celles qui mobilisent plusieurs acteurs durant ces rencontres, pour des résultats toujours mitigés sur le terrain. Plusieurs raisons sont souvent avancées pour justifier cette situation de conflictualité sur le continent : Irrespect de la constitution de la part des gouvernants locaux,  conflits pour le contrôle des ressources, mais surtout désintérêt  des grandes puissances sur les questions africaines. Ce désintérêt, malgré des discours empathiques à la tribune des Nations Unies sur les questions africaines lors des assemblées générales, s’illustre ainsi par un investissement tardif ou limité de l’Organisation dont les prestations dépendent de la volonté (laquelle dépend des intérêts) des grandes puissances disposant membres permanents du conseil de sécurité et disposant du droit de veto. Ainsi, alors que la question du conflit syrien et les réfugiés qui envahissent l’Europe qu’elle crée engendre, préoccupent les gouvernants européens confrontés aux revendications de leurs concitoyens, le problème sécuritaire de la zone du sud du Sahara continue de constituer un frein au développement et à l’intégration de toute l’Afrique de l’ouest ainsi qu’une partie de l’Afrique centrale et australe. Face à cette situation, la rencontre multilatérale annuelle de l’ONU, lieu d’expression du pouvoir s’affirme pour les Etats africains en tant que forum de rencontre diplomatique, avec une marge de manœuvre limitée sur  la priorisation des choix de thèmes. On peut donc se poser la question de la place et du rôle des gouvernants africains dans cette rencontre annuelle.

admin01-caardis

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