LA CULTURE AU SERVICE DE LA DIPLOMATIE BILATERALE BURKINABE

Tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) du 25 février au 04 mars 2017, la 25e édition du festival panafricain du cinéma et de la culture de Ouagadougou (FESPACO) a marqué une énième occasion de magnifier le 7e art africain. Pour cette édition dont  Félicité d’Alain Gomis a reçu l’étalon d’or, le principal enjeu était toutefois loin du champ artistique. En effet, l’une des caractéristiques de ce festival était le choix des pouvoirs politiques burkinabè de faire de la Côte d’Ivoire l’invité d’honneur du festival.  Ce choix, loin d’être une volonté de magnifier le cinéma ivoirien, était un choix diplomatiquement stratégique. Au sortir du putsch  du général Gilbert Diendiéré du 16 au 23 septembre 2015, des présomptions de complicité de la part du président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, avaient été affirmées par les autorités burkinabè et un mandat international contre celui-ci lancée dans la foulée. Cette affaire avait créée des tensions diplomatiques entre les deux pays. L’avènement au pouvoir au Burkina Faso d’un nouveau régime et la volonté affiché de celui-ci, d’apaiser les tensions existantes entre les deux pays avaient contribué à une nouvelle ère de réconciliation. Ainsi, côté ivoirien, cela s’est manifesté par l’organisation du 27 au 29 juillet 2016, du 5e traité d’amitié et de coopération (TAC), une initiative institutionnelle entreprise par Blaise Compaoré en 2008 avec la Côte d’Ivoire. Au cours de ce sommet, outre les questions relatives à la sécurité de ressortissants burkinabè sur le territoire ivoirien et la libre circulation des personnes et des biens, des accords commerciaux seront signés et des comités de veille créés dans le but de maintenir ce cap. Côté burkinabè, cette nouvelle ère de coopération bilatérale après une période de brouille s’est traduit par des visites des gouvernants diplomatiques burkinabè en Côte d’Ivoire afin de régler de manière définitive cette crise. Cela s’est ainsi traduit par la levée du mandat émis contre le président de l’assemblée nationale et une redynamisation des relations avec la Côte d’Ivoire grâce notamment à la désignation d’un nouvel ambassadeur dans ce pays. Pour marquer de manière définitive la fin de cet épisode, la Côte d’Ivoire sera désignée invitée spéciale du Burkina Faso à l’occasion de la fête du cinéma africain. Par cette décision dans une manifestation d’envergure internationale, le Burkina Faso consolide sa réputation de pays de culture et montre au monde entier que la crise diplomatique avec la Côte d’Ivoire relève définitivement du passé. La cérémonie de clôture parrainée par le président ivoirien Alassane Ouattara en fut le symbole.

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