LE MATCH NUL MAROC-ALGERIE AU 28e SOMMET DE L’UNION AFRICAINE.

Au-delà de ses enjeux qu’étaient l’élection d’un nouveau président à la commission et la réintégration du Maroc, le 28e sommet de l’Union Africaine tenu du 30 au 31 janvier à Addis-Abeba a été le lieu d’une énième illustration de la rivalité historique qui existe entre le Maroc et l’Algérie. En effet, en juillet 2016, le Maroc avait fait part de son intention de rejoindre l’UA, que le pays a quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), avec laquelle il est en conflit pour le contrôle du Sahara occidental.  Pourquoi ce volt face du Maroc 34 ans plus tard ? Pour l’Algérie, cela est l’illustration d’une stratégie politique dans le champ multilatéral contre ses intérêts. En effet, le soutien algérien à la cause sahraouie a depuis, été au cœur de tensions diplomatiques entre marocains et algériens. Le tableau ci-dessous en fait un résumé

Source : www.lemonde.fr 

Le retour du Maroc dans l’organisation traduit une volonté politique de structurer sa lutte sur le plan multilatéral, contre la République Sahraouie dont l’allié inconditionnel est l’Algérie. Pour ce faire, il a développé des partenariats au sud du Sahara avec plusieurs pays africains, lesquels s’engagent à récuser dans le champ diplomatique, l’existence de la République Sahraouie comme nous l’illustre le tableau ci-dessous.

Source : www.lemonde.fr

Cette stratégie avait aussi pour objectif de diminuer dans le domaine de la gouvernance africaine, l’influence de l’Algérie, pays disposant de solides appuis dans l’organisation (l’Afrique du Sud notamment). Ainsi, en plus d’une volonté d’un retour triomphal dans l’organisation, le Maroc a engagé une diplomatie d’influence en faveur de la candidature du représentant de son allié sénégalais, Abdoulaye Bathily. Face à cette offensive marocaine dans l’organisation africaine, la réaction algérienne fut immédiate. Ramtane Lamamra, le ministre algérien des affaires étrangères mettra d’ailleurs en garde contre toute volonté affichée d’ostracisme de son allié sahraoui : « Le Maroc est bienvenu au sein de l’UA » dès lors qu’il se considère « égal en droits et en devoirs avec les 54 membres actuels ». De plus, l’Algérie entreprendra un travail de sape des efforts marocains à ce sommet. En effet, pour faire échec à la volonté de son rival d’imposer Bathily à la présidence de la commission de l’Union, il a soutenu, avec son allié historique l’Afrique de Sud, le candidat de son voisin et également allié tchadien, Mahamat Faki. La victoire finale de ce dernier au terme d’un vote serré,  aura occasionné un sentiment de demi-victoire dans chaque camp : Le Maroc réintègre l’Union Africaine mais sans nuire à la capacité d’influence de son rival historique.

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